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Jean NICOLET sieur de Belleborne |
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Mon ascendance par les femmes m' amènent à Jean NICOLET de Belleborne un des pionniers du Québec. Jean NICOLET fut mis au service des Cents Associés en tant qu' agent de liaison entre les Français et les Indiens.
Grand explorateur et interprète reconnu de tous, il vit le jour à Hainneville ou Cherbourg vers1598. Il est le fils de Thomas NICOLLET messager postal ordinaire du Roi entre Cherbourg et Paris et de Marguerite de la Mer.
A Cherbourg, le nom de Nicolet à l'époque s'écrit avec deux L. Jean Nicolet signait bien son nom, Nicollet.
Jean Nicolet arriva au Canada
en 1618 au service de la compagnie des Marchands de Rouen et de St Malo.
On le
destinait à vivre parmi les Indiens Alliés pour apprendre leur langue, leurs
coutumes et explorer les régions qu’ils habitaient.
On ne sait rien de son éducation ni de son tempérament sauf cette remarque du
père Vimont en 1643 :
Son ambition, non cachée, avec l’accord et l’aide de Champlain, son grand Ami, était de découvrir une route vers les Indes en essayant de trouver une autre mer. Il ne pensait pas le continent si grand.
De retour à Québec, en 1620, il se verra confier une nouvelle mission par Champlain. "Il devra gagner le pays du Haut-Outaouais" et entrer en rapport avec les Nipissing, ces Indiens qui occupaient chaque année une place plus importante dans les transactions du commerce des fourrures entre les tribus indiennes de l’Ouest et ceux de la baie d’Hudson avec les Français et éviter que les fourrures aillent du côté anglais. Nicolet s'installe sur les rives du lac Nipissing et y séjournera 9 années. D'année en année, notre commissaire-interprète s'est intégré étroitement à la communauté Nipissingue. Selon le Père Le Jeune :" Il passe pour un de cette nation, ayant sa cabane et son ménage à part, faisant sa pêche et sa traite". Il avait donc sa cabane à part et un magasin qui lui permettait de traiter avec toutes les tribus qui se rendaient sur les bords du Lac des Nipissing. Il conversait avec eux afin de mieux connaître leur pays, leurs habitudes et le soir il notait tout cela. Des rives du lac Nipissingue, il évacue vers Québec jusqu'à 30 000 peaux à chaque dégel après avoir négocié avec les tribus de la région.
Il va sans dire que son mariage indien avec une Nipissingue à la mode du Pays-d'en-Haut en 1623 lui permit de mieux gérer ses transactions et ses contacts avec les tribus indiennes. Il eut une fille de cette union, Madeleine Euphrosine notre ancêtre. Selon le dictionnaire biographique du Canada, nous avons "en 1628, Nicollet aura une fille naturelle née d'une Nipissingue". Les mémoires écrites de Nicolet furent perdues et c’est seulement par l’intermédiaire du Père Paul Lejeune et de son livre « Relations » qui s’en inspira pour décrire les mœurs des Indiens de cette région. Au moyen de ses contacts, il recueille de précieux renseignements sur la géographie et sur les mœurs des peuples de l'intérieur. Il part dans la région des Grands Lacs et dans la baie géorgienne sur la rive nord du lac Huron où il côtoie des tribus sédentaires dont il imite la culture des céréales : "Blé d'Inde (maïs) et de haricots" (5)
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La Compagnie des Cent Associés La fourrure de castor et autres bêtes à poil devient une ressource naturelle très convoitée. Le Duc Henri II de Montmorency, vice-Roy de la Nouvelle-France voyant que la compagnie de Rouen ne s'oocupe pas assez de la colonie, crée en 1624, la compagnie de Montmorency. la compagnie de Rouen se sentant lésée, Champlain demande au Roy d'y remédier. Louis XIII à l'instigation du cardinal Richelieu fait fusionné les deux compagnies, et celle-ci devient la Compagnie de la Nouvelle-France aussi appelée La Compagnie des Cent Associés. Elle voit le jour le 27 février 1627; approbation royale 6 mai 1628. Elle était composée de 100 associés et avait un capital de 100 000 Couronnes. Chaque associé contribue chacun pour 3000 livres. En premier lieu, Richelieu lui-même puis le surintendant des finances du royaume. "Trente seigneurs de cour, douze gentilshommes, trente-huit marchands bourgeois, un notaire, un médecin, un imprimeur et plusieurs religieux" (9)
Elle se voit octroyer le monopole de tout commerce à
perpétuité et celui du commerce des fourrures pour 15 ans au cours
desquels elle s'engageait à installer, à ses frais, 4 000 colons, à
administrer la colonie, à assurer la défense du territoire, et également
à se consacrer à la conversion des Indiens.
Acculée à la faillite et aux guerres iroquoises elle cède son monopole
sur la traite de la fourrure en 1645 à
la Compagnie des Habitants formée de marchands canadiens. |
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Lors de la première prise de Québec par les Anglais, les frères
Kirke, le 19 juillet 1629, Nicolet, fidèle à la France, se réfugia au pays des
Hurons. Il contrecarra tous les plans des Anglais pour amener les Indiens à
commercer avec eux.(2) Pendant ces trois longues années, il erra dans l'ouest chez les Algonquins et poursuivit la traite des fourrures. Le 13 juillet 1632 par le traité de Saint-Germain, la France est rétablie dans ses droits.
Vers 1633, il revient à Trois-Rivières et Québec. |
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Jean Nicolet chez les Gens de Mer Route de Nicolet à la recherche de la Chine | ||||||||||||||||
En juillet 1634,
un double convoi quitte Québec. Le premier est chargé de créer un fort à
Trois-Rivières. Nicolet et le Père Brébeuf avec l'autre convoi avait poursuivi
leur route vers le Haut-Outaouais. La route est par le lac Nipissing et la
rivière des Français. Nicolet arrive au Lac Huron.
Nicolet fait une entrée solennelle chez les "Gens de Mer" ainsi étaient appelés les personnes vivant dans la Baie Verte (Green Bay) du lac Michigan. Il revêt un fantastique accoutrement digne d'un opéra chinois: " Robe de damas, toute parsemée de fleurs et d'oiseaux multicolores". Le territoire de la Nouvelle-France se trouve considérablement élargi en même temps que le champs d'action des commis de la traite.
Nicolet décide alors de remonter la rivière aux Renards loin vers l'Ouest. Il atteint la ligne de partage des eaux et par la rivière "Ouisconsin" (sic), l'actuel Wisconsin, et va en direction du Mississippi. C'est dans le courant de septembre 1634, que Jean Nicolet découvre le lac Michigan. Il atteint la rive du lac au détroit de Mackinac à l'endroit précis où en souvenir de l'évènement les américains érigeront un jour une statue du commis-interprète. Ce voyage aura duré une année entière. Jean Nicolet qui ne retournera plus dans l'Ouest est le premier à avoir pénétré au cœur de l'Amérique du Nord.
A partir du mois de novembre 1635, Jean Nicolet s'installe à Trois-Rivières dans le fort qu'il a inauguré un an auparavant. Les premiers trifluviens se nomment Jean Guiot, Pierre Drouet, Isaac Leconte, Guillaume Mée, Michel Soult, Michel Croisy, Lefebure et Antoine. Monsieur de Chateaufort, gouverneur du nouveau poste, Du Chesne chirurgien de la colonie et barbier, de Malapart, de Maupertuis, de Launay ainsi que Hertel et Marguerie, commis-interprètes. Tous ces gens sont employés à la Compagnie des Cent-Associés.
Notable de Trois-Rivières, Jean Nicolet retrouve le calme d'une vie que l'on peut qualifier de bourgeoise, comparée à celle qui fut la sienne au cours des années passées. Depuis 1635 son frère Gilles prêtre séculier est venu de France pour s'installer au Canada, en même temps qu'un autre frère Pierre, navigateur et probablement marchand. Les deux frères resteront en Nouvelle-France plusieurs années. Pierre rentrera peu après 1642 et Gilles en 1647.
Gilles Nicollet recevait 25 écus par an de la compagnie de Cent Associés. Il desservait la chapelle Saint-Jean sur le Coteau Ste-Geneviève mais aussi la Côte de Beaupré. Il était chargé également d'administrer les Sacrements dans la petite colonie de Beauport. Il allait y dire la messe les dimanches et jours de fêtes ordinaire; pour cela il recevait 100 écus de Monsieur de Montmagny. Sa dernière signature est en date du 12 octobre 1646. Il assista avec l'abbé Jean Gagnon au contrat de mariage de sa belle-sœur, Marguerite Couillart veuve de Jean Nicolet qui épouse en seconde noces Nicolas Macard. (6) et (7)
Pierre Nicollet l' autre frère de Jean Nicolet est matelot au service de la Nouvelle-France (Il est appelé ainsi dans l'acte par lequel il fut nommé tuteur de sa nièce, la fille de Jean Nicolet le 27 novembre 1642, Marie Marguerite. On le trouve à Québec le 2 septembre 1640. Pierre et Jean Nicollet assiste tous les deux au contrat de mariage de leur compatriote Nicolas Bonhomme de Ste Croix de Fécamp, lequel épousa Catherine Bouget du bourg de Thury. (6)
Depuis longtemps déjà, une famille de
colon exploitait une ferme au Québec, c'était celle de Louis Hébert apothicaire
qui avait débarqué en 1613. Louis est mort le 25 janvier 1628 mais sa famille
s'est maintenue en terre canadienne. L'une de ses filles, Guillemette était
mariée à Guillaume Couillard, ancien charpentier-calfat. Guillaume et
Guillemette eurent cinq filles. C'est précisément l'une d'elle Marguerite
Couillard, filleule de Champlain, que Nicolet prend pour femme le 7 octobre
1637. Leur contrat de
mariage fut signé devant le notaire Guitet le 22octobre 1637 à Québec. Marguerite est
très jeune, elle est née en 1626. La jeune épousée a 11 ans et son mari 39 ans.
Les autres sœurs de Marguerite se marièrent adolescentes également Louise
à 12 ans, Elisabeth à 14 ans, Marie et Gertrude à 15 ans. Un certain Olivier Le Tardif, grand ami de Jean Nicolet, commis comme lui de la Compagnie des Cents-Associés, avaient épousé
aussi une des filles de Guillaume Couillard, Louise Couillard née en 1625, sœur
aînée de Marguerite.
Les deux beaux-frères reçurent du gouverneur le 23 mai 1637, quelques mois donc avant le mariage de Jean une concession à Trois-Rivières. La concession couvrait une superficie de 56 hectares. Avec son beau-frère à Québec, Jean Nicolet reçut un fief. Le fief était une terre de la Couronne concédée à titre définitif et transmissible par héritage. Ainsi Jean Nicolet devient "Sieur" à défaut d'autres titres et il accole à son nom celui de "Belle-Borne" qui est le nom du ruisseau traversant la propriété.
Sa fin tragique nous est
racontée par madame Rina Auger dans un roman historique intitulé « Eléonore de
Grandmaison seigneuresse de Nouvelle-France. » (8)Eléonore de Grandmaison
est une de mes ancêtres dans la lignée des Richer-Laflèche par les femmes. |
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Jean Nicolet fut contacté en fin d’après-midi du 27 octobre 1642 par un messager du gouverneur, lui demandant son aide immédiate. Des Algonquins voulaient mettre à mort un prisonnier Agnier. Cette exécution mettait en danger la vie de tous les habitants des environs car les Iroquois menaçaient de se venger sur la population. Jean Nicolet ayant la confiance des Indiens, lui seul pouvait leur faire entendre raison et faire libérer le prisonnier. Devant se rendre aussi vite que possible aux Trois-Rivières, il demanda à François de Chavigny, époux d’Eléonore de Grandmaison, qui partait le lendemain de devancer son départ et de partir le soir même. Jean su convaincre l’épouse réticente de Chavigny et ils partirent avec Jean Ferré et Noël Girardeau. Mal leur en pris car en cours de route près de Sillery survint une violente tempête, la chaloupe chavira malgré les efforts des quatre hommes, Jean Ferré, Noël Girardeau et Jean Nicolet perdirent la vie, seul fut sauvé car sachant nager, François de Chavigny, mais ce fut d’extrême justesse grâce aux Jésuites du lieu. Le Saint-Laurent engloutit Jean Nicolet en cette nuit du 27 octobre 1642 et ne rendit jamais son corps. Une touchante cérémonie eut lieu en mémoire des trois hommes. Toute la colonie assista aux funérailles ainsi que François Chavigny soutenu par sa femme Eléonore et Antoine son fidèle serviteur. Marguerite Couillard, la jeune veuve de Jean Nicolet, seulement âgée de seize ans était présente tenant dans ses bras sa petite Marie-Marguerite. Monsieur de Chavigny viendra en aide à la jeune veuve et prendra l'enfant sous sa protection. C'est lui qui en particulier insistera pour la confier aux sœurs du Couvent des Ursulines à Québec. Son
histoire ne serait jamais arrivée jusqu'à nous, si les religieux, ses amis de
toujours, n'avaient fait la relation de son aventureuse carrière.
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Ventes des biens meubles et immeubles après le décès de Jean Nicolet |
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Sources :
Le Mémorial du Québec page 179 Un document de la vente des biens meubles et immeubles de Jean Nicolet à Marguerite Couillard en 1643 Merci à notre amie Marguerite Lafontaine http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_de_la_Nouvelle-France http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/truchement/80050 Sources images : http://livres-anciens-numerises.e-monsite.com/ http://menashabook.blogspot.fr/ http://pages.infinit.net/cerame/heraldicamerica/ Sources des Actes : Family Search 1 : René Blémus "Jean Nicollet en Nouvelle-France" Carnets de l'Histoire 1988 page 22-23 (2) Dictionnaire biographique du Canada (3) Louis-Guy Lemieux, Le Soleil (03.12.2006) (4) La Normandie et la construction d'une Nouvelle-France par John A. Dickinson, université de Montréal, Paris III / Sorbonne Nouvelle (5) chemindeserables.pageperso_orange.fr/quebechistoire3.htm (6) Livre Jean Nicolet 1618-1642 par l'Abbé Auguste Gosselin, Imprimerie de l'Eure 1893 (7) Dictionnaire généalogique Tanguay Tome 1 page 401 (8) Rina Auger dans un roman historique intitulé " Eléonore de Grandmaison seigneuresse de Nouvelle-France" (9) Canada-Québec 1534-2000, de Jacques Lacoursière, Jean Provencher et Denis Vaugeois édition Septentrion 2001, page 50 Notes : 1) Biographie Père Vimont : http://www.biographi.ca/fr/bio/vimont_barthelemy_1F.html 1) Marcel Trudel, historien de renom, dit qu'en 1618, Jean
Nicolet ne fait que passer. Les actes concernant Jean Nicolet sont conservés aux
Archives nationales du Canada. Elles révèlent que, le 10 mai 1619, Jean Nicollet
est en France, où il participe à la rédaction de l’acte de vente d’une terre
qu’il possède à Hainneville, près de Cherbourg. |